Je n’ai jamais visité mes petites-filles… I have never visited my granddaughters

English follows

Le témoignage qui suit est paru dans Les «voyages» de Diane, prestataire de 63 ans, Le Devoir, 4 avril 2015,  Isabelle Porter.

Diane est tombée des nues quand elle a appris que le gouvernement imposait de nouvelles coupes à l’aide sociale. En janvier dernier, le ministre du Travail d’alors, François Blais, avait annoncé que les prestataires qui partent plus de deux semaines à l’extérieur du Québec n’auraient plus droit à leurs chèques.

« Diane a 63 ans et vit de l’aide sociale ; le voyage n’est même pas une possibilité pour elle. « Je ne peux pas aspirer à ça. […] Quand je les entends parler de voyage, ça me dépasse. » Son fils vit en Colombie-Britannique depuis des années. Elle n’a pas pu aller à son mariage et entretient des liens avec ses petites-filles… grâce à Skype.

Internet est le petit luxe qu’elle et son conjoint se payent. Un lien vers le monde qui compense le manque de marge de manoeuvre qui caractérise leur mode de vie. Le couple vit avec un chèque mensuel de 1313 $, dont 535 $ vont à leur trois-pièces et demie, électricité en sus.

À l’occasion, son conjoint se tape trois heures de marche aller-retour pour se rendre au supermarché qui offre les meilleures aubaines.

« Il n’y a jamais d’indexation de l’aide sociale au coût de la vie. En plus, tout augmente : Hydro-Québec, la bouffe… »

Mais elle dit que la vie n’est pas mauvaise malgré tout. « Nous autres, on considère qu’on a quand même une bonne vie, mais il n’y a pas de marge de manoeuvre. Disons qu’il ne faut pas que le frigidaire ou le poêle se brise. »


The following testimony was published : Les «voyages» de Diane, prestataire de 63 ans, Le Devoir, 4 avril 2015,  Isabelle Porter.

Diane was shocked when she learned that the government had imposed new cutbacks to the welfare system.  Last January, the Minister of Employment and Social Solidarity, François Blais, had announced that welfare recipients who leave Quebec for more than two weeks would be cut from the welfare rolls.

Diane, 63 years of age and on welfare, has no possibility of travelling.  “I can’t even hope to do that one day.”  Her son has lived in British Columbia for years. She was not able to go to his wedding and can only keep contact with her grandchildren through Skype.

An internet connection is the only small luxury that her and her partner can allow themselves.  A window to the outside world that compensates for their lack of mobility.  The couple lives with a monthly welfare benefit of $1313, of which they spend $535 on their one bedroom apartment – electricity not included.

Sometimes her partner walks three hours to get to the supermarket that has the best deals.

“They never index welfare to the cost of living.  As well, the price of everything is always going up, hydro, food…”

 

But she says that life is not terrible: “We believe that we have a good life, despite everything.  But we have no margin of error if things don’t turn out right.  What if the fridge or the stove breaks?”

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